Madame la Directrice des Services académiques,
Mesdames et messieurs les membres du CTSD,
Nous avons pu lire ou entendre ces derniers jours dans les médias nationaux et locaux que l’administration est sereine pour cette rentrée, en raison notamment de l’absence de protocole sanitaire et de l’amélioration du taux d’encadrement.
Sereins, la FNEC FP FO et les personnels qu’elle représente le sont beaucoup moins !
Les enseignants, PsyEN et encore plus les AESH, ont bien en cette rentrée scolaire les mêmes préoccupations que les autres salariés : ils sont frappés de plein fouet par l’inflation et voient leur pouvoir d’achat s’effondrer. Le gouvernement n’accorde qu’une « augmentation » de 3,5% de la valeur du point d’indice alors que l’inflation dépasse déjà les 6% pour l’année 2022, il refuse toujours un vrai statut et un vrai salaire aux AESH.
Cette chute du pouvoir d’achat s’accompagne d’une dégradation sans précédent des conditions de travail.
Combien de temps va-t-il encore falloir attendre pour que des moyens soient enfin attribués à l'école ?
La préservation de la liberté passe par l'investissement à la hauteur des besoins considérables dans le secteur de l'enseignement public. Il y a des mesures d'urgence à prendre pour faire face aux manques structurels dans notre secteur d'activité - comme dans celui de la santé notamment, et les salariés comme les publics n'ont pas à faire le sacrifice de leur droit à la formation scolaire et aux soins au nom de conflits servant des intérêts strictement privés.
Les premiers retours des collègues le jour de la rentrée ne nous rassurent pas, avec par exemple des élèves notifiés MDPH sans AESH ou des remplaçants qui semblent déjà bloqués pour l’année scolaire sur des postes non pourvus.
Les médias ont largement abordé la question du manque d’enseignants pour cette rentrée. La bonne nouvelle, c’est que puisqu’il n’y a plus de Covid, on ne pourra enfin plus dire que c’est la pandémie qui en est responsable !
Quant aux contractuels, qui peut croire qu’on peut former un enseignant en 4 jours alors qu’il faut 4 semaines pour obtenir le BAFA et pouvoir encadrer des groupes de 8 enfants en colonie de vacances ? Comment penser qu’on va redonner de l’attractivité au métier d’enseignant en faisant passer de tels messages auprès de l’opinion publique ?
Nous demandons leur recrutement immédiat, et le ré abondement des listes complémentaires à hauteur des besoins. Nous demandons également l’intégration des INEAT plutôt que l’embauche de contractuels.
Les personnels veulent pouvoir travailler sereinement. Ils ne veulent pas des méthodes du privé telles que les évaluations d’école ou le recrutement des personnels par les directeurs.
Ils veulent un salaire décent qui passe par le rattrapage de la perte de pouvoir d’achat pour tous les échelons. Ils veulent la réouverture de places dans les structures spécialisées pour l’accueil des enfants en situation de handicap. Ils veulent des formations qui correspondent à leurs besoins. Ils veulent pouvoir être remplacés lorsqu’ils sont absents.
Dès la semaine prochaine, les personnels se réuniront avec les syndicats de la FNEC FP FO pour faire un état des lieux, établir leurs revendications et organiser la mobilisation.
Concernant maintenant l’objet de ce CTSD, vous savez Madame la Directrice Académique, il n’est pas acceptable pour Force Ouvrière de fermer des classes en septembre, d’autant plus que les deux cartes scolaires précédentes ont été marquées par un très grand nombre de suppressions de postes classes. Il n’est pas non plus acceptable que les demandes d’ouvertures ne soient pas satisfaites.
Merci pour votre écoute.